La radioactivité |
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I. Rayonnement ionisant et non ionisant : définition II. Rappels sur la structure de l'atome III. Isotopes et isobares - noyaux stables et noyaux radioactifs IV. Les différents modes de radioactivité (ou de désintégration)
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V. Les lois de la radioactivité
VI. La méthode de datation au carbone 14 |
Voir un ensemble de cours sur la radioprotection. |
I. Rayonnement ionisant et non ionisant Définition : Un rayonnement particulaire ou électromagnétique est ionisant lorsqu'il est susceptible d'arracher des électrons de le matière. Pour celà, il est nécessaire que l'énergie individuelle des particules ou des photons soit supérieure à l'énergie de liaison minimale des électrons du milieu considéré. Le tableau suivant résume la valeur minimale d'énergie à apporter pour arracher les électrons liés des principaux atomes constitutifs de la matière biologique. |
Élément | Energie de première ionisation (eV) |
carbone | 11,2 |
hydrogène | 13,6 |
oxygène | 13,4 |
azote | 14,2 |
Les rayonnements ionisants sont de 2 types avec les caractéristiques suivantes : |
Rayonnements DIRECTEMENT ionisants | Rayonnements INdirectement ionisants | |
particules chargées :
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particules non chargées
:
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ces particules ionisent
indirectement le milieu par l'intermédiaire des particules
ionisantes qu'elles mettent en mouvement :
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II. Rappels sur la structure de l'atome Un atome est constitué :
Au sein de l'atome résident différents types de forces ou interactions qui assurent la cohésion et l'interaction entre les différents constituants de l'atome. La nomenclature d'un atome s'écrit : AZX
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III. Isotopes et isobares - noyaux stables et noyaux radioactifs Les isotopes sont les différents atomes qui appartiennent à un méme élément chimique. Ils ont :
Les isobares sont des atomes qui ont :
Qu'il s'agisse d'isotope ou d'isobare, ceux-ci sont radioactifs quand l'arrangement des nucléons dans le noyau est instable en raison d'un excès de neutrons ou de protons. Dans ce cas, les radionucleides tendent à retrouver une configuration stable en émettant un rayonnement qui peut être ionisant ou non ionisant. On appelle donc radioactivité le processus par lequel certains noyaux atomiques émettent de façon spontanée un rayonnement. La radioactivité a été découverte par Henri Becquerel en 1896. |
IV. Les différents modes de radioactivité (ou de désintégration) Le nombre de noyaux stables et de noyaux radioactifs naturellement présents sur la terre est d'environ 325 : par exemple, il existe 10 isotopes naturels de l'étain et 1 seul de l'iode. Le nombre total d'isotopes (naturels et artificiels) est porté à environ 2000 à partir des réactions nucléaires effectuées en laboratoire (exemple : le technicium n'a que des isotopes radioactifs). Si l'on reporte sur un graphique le nombre de neutrons (N) en fonction du nombre de protons (Z) déterminant tous les noyaux possible, on obtient le diagramme des nucléides stables et radioactifs. La courbe qui s'écarte de la médiane (N = Z) correspond aux noyaux stables. On remarque donc que ceux-ci sont peu nombreux par rapport à l'ensemble des noyaux possibles. Cette courbe est appelée "ligne de stabilité bêta". La ligne de stabilité ne se poursuit pas au delà du bismuth 20783Bi, puisqu' au delà de ce noyau on ne trouve aucun nucléïde stable. On se rend compte que tout noyau en dehors de cette ligne de stabilité va tendre à devenir stable par un mode ou un autre de transformation ou encore mode de radioactivité ou encore mode de désintégration. Toute désintégration radioactive donne naissance à un élément chimique différent. |
1. La désintégration bêta moins
Il s'agit de l'émission à partir d'un neutron (10n) :
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2. La désintégration bêta plus C'est celle que subissent les noyaux qui se situent dans la zone 2 où l'on observe un excès de protons, par exemple : 124I. Elle s'écrit de la manière suivante : 11p ---> 0+1∉+ 10n + 00ne Il s'agit de l'émission à partir d'un proton (11p) :
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3. La capture électronique (C.E.)
Elles'écrit de la manière suivante : 11p + 0-1e ---> 10n + 00ne Le noyau se transforme donc de la manière suivante : AZX + e ---> AZ-1Y + ne
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4. L'émission alpha
Elle s'écrit de la manière suivante : AZX ---> 2 (11p) + 2 (01n) Le noyau se transforme donc de la manière suivante : AZX ---> A-4Z-2Y + 42He
Le tableau suivant donne les 2 extrêmes : |
Élément | 21284Po | 23290Th |
Période* | 3 10-7 s | 1010 ans |
Eα | 8,95 MeV | 4,28 MeV |
5. La désexcitation gamma
Elle s'écrit de la manière suivante : AZX* ---> AZX + 00g Il s'agit d'un rayonnement électromagnétique que l'on appelle rayonnement gamma ou photon gamma (00γ). Le rayonnement gamma n'apparaît donc qu'à la suite d'une désintégration (α, β-, β+ et C.E.).
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6. La distinction entre les rayonnements X et gamma |
a. Les gammes d'énergie pour ces 2 types de rayonnement sont : |
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Cependant, l'énergie des rayons X peut atteindre le GeV lorsqu'ils sont émis par freinage de particules de trés grande énergie cinétique. | |
b. De plus, la distinction provient de ce que les charges qui oscillent dans les 2 cas (puisqu'il s'agit d'ondes électromagnétiques) sont : |
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7. L'intensité d'une émission L'intensité I d'une émission est le nombre de rayonnement d'un type et d'une énergie donnés pour 100 transformations : |
Exemple : 23290Th |
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Signifie que : |
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Cas particulier des rayonnements γ
Exemple: 6027Co
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Par intégration, on obtient : | Nt = N0 . exp (- λ . t) (2) |
Où : |
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2. La période radioactive T Définition : La période radioactive d'un radionucléide, T, est le temps nécessaire pour que la moitié des atomes radioactifs présents initialement se soient désintégrés. Au bout d'un temps t correspondant à une période T, on a : NT = N0 / 2 = N0 . exp (- λ . T) Soit : λ . T = Ln 2 => T = 0,693 / λ (3) La période radioactive d'un radionucléide est une caractéristique de celui-ci et sa valeur est extrèmement variable. Exemple :
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3. L'activité : A Définition : L'activité A d'un radionucléide est le nombre de désintégrations qui se produisent par unité de temps dans une quantité donnée de ce radionucléide. |
L'activité représente donc la vitesse de désintégration du radionucléïde : | A = dN / dt |
Compte-tenu des relations (1) et (2), on obtient : | A = λ . N = (0,693 / T) . N (4) |
On peut ainsi montrer que : | At = A0 . exp (- λ . t) (5) |
Donc l'activité diminue de moitié au bout d'une période.
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4. La relation masse-activité D'après la définition de l'activité, on peut dire que : une activité de 1 Bq est l'activité d'une quantité de radionucléide dans laquelle le nombre moyen de désintégrations par seconde est égal à 1. La masse molaire M d'un radionucléide est la masse de NA atomes où NA = nombre d'Avogadro = 6,02 1023. La masse m de N atomes correspondant à une activité A, est :
M . N D'après la relation : A = λ . N = (0,693 / T) . N (4)
M T avec : m et M sont exprimés en gramme, A en Bq et T en seconde. Donc, la masse de radionucléide correspondant à une activité donnée est d'autant plus grande que la période du radionucléide est longue et que sa masse molaire est élevée. |
5. Période biologique et période effective Un radionucléide ayant pénétré dans l'organisme peut soit :
Dans le second cas, l'élimination de l'activité incorporée s'effectue par la combinaison de la décroissance radioactive du radionucléide et de l'élimination biologique propre à l'organe cible. En première approximation, on peut considérer que l'élimination biologique obéit à une loi exponentielle de période biologique Tb, qui est le temps nécessaire pour que la moitié de la quantité d'une substance introduite dans un organe en soit éliminée. |
La loi globale peut alors s'écrire : | Ln 2 Ln 2 - ( ------ + ------ ) . t A = A0 . exp T Tb |
Et l'on définit une période effective, Te : | 1 1 1 ----- = ---- + ---- Te T Tb |
Le tableau suivant illustre cette notion de période effective : |
Radionucléide | Organe cible | T | Tb | Te |
31H | organisme entier | 12 ans | 10 jours | 10 jours |
13153I | thyroïde | 8 jours | 140 jours | 7,6 jours |
23994Pu | os | 24400 ans | 200 ans | 200 ans |
VI. La méthode de datation au carbone 14 Les 3 principaux isotopes naturels du carbone sont : |
Isotope | 126C - stable | 136C - stable | 146C - radioactif |
Abondance | 98,89 % | 1,11 % | 0,0000000001 % |
Période | ------- | ------- | 5730 ans |
En conséquence, dans les organismes vivants, il existe 1 atome de carbone 14 pour 1012 atomes de carbone 12.
La méthode de datation au carbone 14 repose donc sur la vitesse de décroissance de cet isotope. En effectuant le rapport (146C / 126C), on peut dater la mort de l'organisme : moins la teneur en 146C est élevée, plus la date de la mort est ancienne. Par cette méthode, on peut dater des matériaux remontant à - 40.000 ans. |