Quelques méthodes d'étude des interactions protéine - protéine
Voir le cours sur les méthodes d'étude des interactions protéine - protéine.

Exercice N°1

1. Associer chaque puissance de 10 à un symbole du Système International d'Unités :

  • Puissance de 10 : 100 L / 10-3 L / 10-6 L / 10-9 L / 10-12 L / 10-15 L / 10-18 L / 10-21 L
  • Symbole : aL / fL / µL / L / mL / zL / pL / nL

2. Ordre de grandeur : des liaisons inter-atomiques ; du temps d'excitation d'un électron d'une protéine ; du temps d'émission de fluorescence ; d'une constante de vitesse d'association (ou de dissociation) ; d'une constante de dissociation.

Voir une figure et un tableau de valeurs (excitation, fluorescence, ...).

Quelques valeurs extraites de la littérature :

  • Constante de désintégration du 1er état d'excitation K de la protéorhodopsine : 2 - 20 psec
  • Temps de demi-décroissance de la fluorescence après un flash laser du photosystème II de Spinacia oleracea : 200 to 400 μsec.
  • Le composant a un temps de décroissance d'environ 350 ps (0,35 ns).

Retour haut de page

Exercice N°2

1. Convertir 1 µm3 en pL. Convertir 1 pL en µm-6.

2. Soit une cellule d'un volume de 103 µm3 avec une concentration totale de protéines = 5 µM :

  • Combien de molécules de protéines y a-t-il dans cette cellule ?
  • Combien de molécules de protéines d'un type donné y a-t-il si l'on considère qu'il y a 10.000 types différents de protéines dans cette cellule ?
  • Le nombre d'Avogadro (N) est le nombre d'atomes ou de molécules dans une mole de matière = 6,022 1023 mol-1.

a. Concentration totale de protéines : 5 µM (5 10-6 moles.L-1) dans 1 cellule de volume 1 pL

Soit : 5 10-6 moles dans 1012 pL => 5 10-18 moles dans 1 pL

x = (5 10-18 . 6,022 1023 / 1) ≈ 3 106 molécules de protéines dans 1 cellule de volume 1 pL

Et : (3 106 / 104) ≈ 300 molécules de protéines d'un type donné

b. Nombre d'Avogadro (N) : 1 mole -> 6,022 1023 molécules

soit : 5 10-18 moles -> x molécules

3. Aller au site "B10NUMB3R5" : choisir des mots-clés adaptés pour obtenir des valeurs du nombre de molécules protéines dans une cellule.

Retour haut de page

Exercice N°3

1. Quel est le nom complet des méthodes d'études des interactions protéine-protéine dont les abréviations suivent : CG-MALS; AUC; SEC-MALS; BLI; CE; SPR; ITC ?

  • CG-MALS : "Composition-gradient multi-angle light scattering"; AUC : "Analytical ultracentrifugation"
  • SEC-MALS : "Size-exclusion chromatography multi-angle light scattering"; BLI : "Bio-layer interferometry"; CE : "Capillary electrophoresis"
  • SPR : "Surface Plasmon Resonance" ; ITC : "Isothermal titration calorimetry"

Quels sont leurs points communs et leur intérêt ?

Ce sont des méthodes optiques qui ne nécessitent aucun marquage (sans étiquette) : travail simplifié et aucune perturbation induites par le marquage.

Elles sont classées en 3 catégories : basées sur la surface, basées sur la séparation et basées sur une solution.

  • Chaque rayon du diagramme représente une méthode et il est divisé selon divers critères :
    • méthode sans immobilisation
    • méthode qui permet de mesurer l'affinité de fixation, la cinétique de fixation ou la stoechiométrie de fixation
    • méthode qui nécessite une quantité < 1 pmole d'échantillon
    • méthode qui permet de mesurer des interactions protéine-protéine entre molécules de faibles masses molaires.
  • Le code couleur indique dans quelle mesure une méthode répond à un critère : vert = adapté; jaune = possible; orange = difficile.

Interaction interactome interactomique interactomics plasmon resonance plasmonique surface site fixation liaison molecule SPR electron onde angle refraction biochimej

Source : Soltermann et al. (2021)

Retour haut de page

2. Illustrer 2 processus cellulaires contrôlés par des interactions protéine-protéine (en mentionnant quelques exemples) et se déroulant dans des organites distincts.

  • Il est important de tenir compte de l'annotation, en particulier les termes "Cellular Components" (exemple de base de données : The Gene Ontology Resource) afin de localiser les protéines impliquées dans les interactions protéine-protéine spécifiques de tel ou tel organite.
  • Les données de protéomique spécifiques de chaque organite complètent les informations.
  • Les informations issues des voies métaboliques fournies par des bases de données telles que KEGG sont également capitales pour établir un panorama complet.

Illustration : les protéines multilocalisées jouent un rôle important dans les réseaux d'interactions protéine-protéine chez Arabidopsis thaliana.

  • Pour comprendre comment les protéines interagissent et décrire les réseaux de régulation entre elles, 4548 paires de protéines en interaction ont été utilisées pour construire les interactomes (réseaux d'interactions) avec le programme de visualisation de réseaux Cytoscape.
  • Résultat : voir la figure 1 de Xiong et al. (2022) "Multilocation proteins in organelle communication: Based on protein–protein interactions" Plant Direct 6, e386

Retour haut de page

Exercice N°4

Interpréter l'enregistrement ci-dessous (nom de la technique, différentes phases, données obtenues, …).

Il s'agit d'un sensorgramme de résonance de plasmons de surface ("Surface Plasmon Resonance" - SPR) : c'est une méthode optique qui mesure l'indice de réfraction à la surface d'un biocapteur.

Une protéine est immobilisée sur une surface métallique (le biocapteur) et une solution du ligand est injectée sur cette surface.

  • La fixation du ligand modifie l'indice de réfraction de la surface du biocapteur en raison de la variation de masse lors de la formation du complexe [protéine immobilisée - ligand] : cela se traduit par une augmentation du signal exprimé en unité de résonance ou de réponse ("Resonance or response Unit" - RU).
  • A l'inverse, la dissociation du complexe entraîne une diminution de la valeur RU.

interaction proteine protein binding site fixation ligand constante equilibre equilibrium BiFC ITC SPR BLI isotherme isothermal interferometrie biocouche surface plasmon resonance plasmonique biochimej

  • A t = 0, aucune molécule de protéine immobilisée n'a fixé de molécule de ligand : la valeur RU correspond à un angle critique de départ (a).
  • Puis le ligand est injecté : quand il se fixe aux molécules de protéine immobilisées, la formation du complexe modifie l'indice de réfraction à la surface de la couche d'or et la valeur RU augmente.
  • La forme de l'enregistrement appelé sensorgramme permet de mesurer le taux d'association (constante de vitesse kon).
    • A l'équilibre (P + L <=> PL), la valeur RU correspond à un angle critique final différent (b).
    • Cette valeur maximale de RU est proportionnelle à la concentration du complexe [protéine immobilisée - ligand].
  • Quand on arrête d'injecter le ligand, il y a dissociation du complexe : la forme de l'enregistrement permet de mesurer la valeur de la constante de vitesse koff.
  • On détermine ainsi la constante de dissociation KD.
  • Enfin, la surface est régénérée donc ramenée à l'angle critique initial (a) et on peut effectuer une nouvelle mesure.

Retour haut de page

Exercice N°5

Interpréter la figure ci-dessous (nom de la technique, différentes phases, données obtenues, …).

interaction proteine protein binding site fixation ligand constante equilibre equilibrium BiFC ITC SPR BLI isotherme isothermal interferometrie biocouche surface plasmon resonance plasmonique biochimej

Source : Wrapp et al. (2020)

Les protéines de pointe S ("spike") virales 2019-nCoV S et SARS-CoV S ont le même récepteur fonctionnel de la cellule hôte, l'enzyme de conversion de l'angiotensine 2 (ACE2).

  • L'enregistrement ci-dessus est obtenu avec la méthode de résonance plasmonique de surface (SPR) pour analyser la cinétique des interactions entre la protéine de pointe du SARS-CoV-2 ("SARS-CoV-2 spike protein") et son récepteur la protéine membranaire ACE2.
  • La protéine du SARS-CoV-2 a été immobilisée sur un biocapteur et exposée à des dilutions en série d'ACE2 (de 250 nm à 15,6 nM), chacune traduite par un sensorgramme (lignes noires).

Résultats

  • Voir la figure 3 de l'article Wrapp et al. (2020) Science 367, 1260 - 1263
  • Les données expérimentales ont été analysées avec un modèle stoechiométrique 1 : 1 (lignes rouges).
  • Les paramètres déterminés sont ka (ou kon) = 1,88 105 M-1.s-1 et kd (ou koff) = 2,76 10-3 s-1.
  • On détermine KD = (2,76 10-3 s-1 / 1,88 105 M-1.s-1) = 14,7 10-8 M = 14,7 nM.

Interprétation

  • ACE2 se fixe à l'ectodomaine de la protéine de pointe 2019-nCoV S de l'homme avec une affinité d'environ 15 nM.
  • Cette valeur est 10 à 20 fois supérieure à celle de la fixation de ACE2 à la protéine de pointe 2019-nCoV S.
  • La forte affinité de la protéine de pointe 2019-nCoV S pour ACE2 contribue probablement à la facilité apparente avec laquelle le virus 2019-nCoV se propage entre êtres humains.

Retour haut de page

Exercice N°6

interaction proteine protein binding site fixation ligand constante equilibre equilibrium BiFC ITC SPR BLI isotherme isothermal interferometrie biocouche surface plasmon resonance plasmonique biochimej

Source : figure 3 - Müller-Esparza et al. (2020) Front. Mol. Biosci. 7, 9

[Type I-F] (µM) Décalage λ (nm) [Type I-F] (µM) Décalage λ (nm)
0 0 1,5 1
0,025 0,15 2 1,15
0,05 0,25 2,5 1,35
0,1 0,35 3 1,45
0,25 0,5 4 1,6
0,5 0,65 4,5 1,75
1 0,85    

Résultats

  • L'analyse des valeurs du tableau est résumée dans la figure ci-contre.
interaction proteine protein binding site fixation ligand constante equilibre equilibrium BiFC ITC SPR BLI isotherme isothermal interferometrie biocouche surface plasmon resonance plasmonique biochimej

Retour haut de page

Questions Réponses
Q1. Quels types de force sont impliqués dans les interactions protéine-protéine ? Les liaisons de Van der Waals, liaisons ioniques, interactions hydrophobes, ...
Q2. Quel(s) rôle(s) ont les molécules d'eau dans les interactions protéine-protéine ? La dynamique conformationnelle et la concentration des ions et molécules.
Voir les rôles de la molécule d'eau dans les interactions entre ions ou molécules.
Q3. Quelles sont les 2 conditions pour qu'il y ait une interaction protéine-protéine ? La rencontre (localisation, concentration et vitesse des molécules)
La complémentarité des structures
Q4. Quelle grandeur thermodynamique est directement mesurée par la technique ITC ? La variation d'enthalpie (ΔH)
Q5. Comment s'appelle une protéine d'intérêt liée covalamment (synthèse peptidique) à une GFP ? Une protéine de fusion
Q6. Citer 3 critères de choix d'une technique pour étudier les interactions protéine-protéine. Méthodes sans marquage ou sans immobilisation.
Possibilité d'étudier une large gamme de concentrations du ligand (détermination d'une large gamme de valeurs de KD).
Possibilité de mesurer les valeurs de ka et kd.
La quantité disponible de molécule(s) étudiée(s).
Q7. Comment s'appelle la classe de molécules synthétiques qui accroissent drastiquement la fixation d'une protéine sur une autre ? Inducteur chimique de proximité (ICP)
Q8. Comment s'appelle un modèle d'apprentissage profond qui s'appuie sur un corpus de connaissances textuelles colossal pour s'entraîner ? Un modèle de langage pré-entraînés pour le traitement du langage naturel ("large natural language models").
Q9. Hormis la fluorescence, sur quel principe identique s'appuient les techniques double-hybrides et fluorescence par complémentation bimoléculaire ? La complémentarité de structure de 2 protéines qui reconstituent une protéine fonctionnelle.
Q10. Citer 2 qualités de la techniques BLI. Insensible aux molécules de ligand non liées, aux variations d'indice de réfraction ou de débit du milieu circulant.
Etude d'une large gamme de valeurs de KD.

Retour haut de page

Assertions Réponses
A1. Seules les protéines ont une dynamique conformationnelle. FAUX
A2. Toutes les méthodes d'étude des interactions protéine-protéine permettent de déterminer la cinétique d'association de ces protéines. FAUX
A3. Toutes les méthodes d'étude des interactions protéine-protéine permettent de déterminer la constante de dissociation de ces protéines. VRAI
A4. Une technique utilisant une/des protéine(s) de fusion est rapide et simple à appliquer. FAUX
A5. Les anticorps sont un outils important pour l'étude des interactions protéine-protéine. VRAI
A6. La technique appelée double-hybrides est une technique à très haut débit. VRAI
A7. La BLI et la SPR génèrent des enregistrements d'allures sensiblement identiques. VRAI
A8. La réponse mesurée en SPR peut traduire un décalage d'angle critique de plusieurs degrés. FAUX
A9. Plus le nombre de molécules d'un ligand se fixant sur les sites de fixation d'une protéine est élevé, plus la variation d'enthalpie de cette réaction est faible. FAUX
A10. Plus KD est petite, plus l'affinité de liaison du ligand pour son site de fixation est grande. VRAI

Retour haut de page

Retour à l'ensemble de ressources sur les interactions entre biomolécules.

Retour haut de page