Spectrophotomètrie ultra-violet et visible |
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1. Les cuves pour les mesures 2. Loi de Beer - Lambert 3. Les spectrophotomètres |
4. Spectres d'absorbance des acides aminés et des nucléotides 5. Exercice |
La spectrophotomètrie est une méthodologie extrêmement courante pour :
Elle présente les avantages suivants :
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Précautions d'usage :
cuves en verre ou cuve en quartz (au milieu) et cuves jetables en polystyrène (à droite) |
L'absorbance est fonction de la concentration du soluté comme le montre la loi de Beer - Lambert : A = log (Io/I) = ε . λ . C
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Un spectrophotomètre analyse l'énergie lumineuse réflechie ou transmise d'une molécule. Il possède un système qui sépare les différentes longueurs d'onde d'un faisceau lumineux : le monochromateur. Il y a 2 types de monochromateur : dispersion de la lumière par un prisme ou diffraction de la lumière par un réseau ou par un cristal. Le spectre est reconstruit par un logiciel à partir des mesures effectuées à des intervalles de longueur d'onde fixés (exemple : mesures tous les 1, 3, 5 nm, ...). Sources lumineuses :
Figure ci-dessous : spectrophotomètre Perkin-Elmer modèle "Lambda 950". Ce type de spectrophotomètre "haut de gamme" délivre des longeurs d'onde allant de 190 nm à 1100 nm qui couvrent donc les régions de l'ultra-violet, du visible et du proche infra-rouge.
a. Un densitomètre mesure l'opacité d'un film (densitomètre par transmission) ou l'absorption de la lumière par un objet réfléchissant (densitomètre par réflexion). b. Un colorimètre contient système de détection constitué d'un capteur associé à au moins 3 filtres interférentiels. Ces filtres ont des propriétés proches de celles des pics de la courbe spectrale de l'oeil humain pour simuler la réponse trichromatique de l'oeil. c. Un spectrocolorimètre a plus de détecteurs qu'un colorimètre standard. Il mesure la réflectance spectrale d'un objet pour chaque longeur d'onde. |
4. Spectres d'absorbance des acides aminés et des nucléotides Précautions :
Figure ci-dessous : spectre d'absorbance d'une protéine. Malgré son apparente simplicité, ce spectre est complexe puisqu'il est la résultante des spectres d'absorbance des acides aminés chromophores qui constituent la protéine. Les acides aminés chromophores :
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λmax absorbance | εM (M-1.cm-1) | |
Tyr (Y) | 273 - à 277 nm / épaulement à 283 nm | 1280 à 1440 |
Trp (W) | 282 nm | 5050 à 5690 |
Phe (F) | 3 pics majeurs : 254 nm - 262 nm - 267 nm | 200 à 220 |
Cys (C) | de 240 à 280 (bande large) | 120 |
liaison peptidique | 190 à 230 nm | ----- |
Remarque : les échelles ne sont pas identiques dans la figure ci-dessus : le spectre d'absorbance du Trp est représenté à l'échelle 1, celui de la Tyr a été multiplié par 2, celui de la Cys par 4 et celui de la Phe par 20. En conséquence : à pH7, c'est essentiellement l'absorbance des Trp (selon leur nombre et leur accessibilité) que l'on mesure quand on enregistre le spectre d'absorbance d'une protéine ou que l'on mesure directement l'absorbance à 280 nm. Le groupement phénol des Tyr s'ionise en ion phénolate avec un pKa = 10,5. Cette ionisation induit :
En conséquence : à pH > 11, c'est essentiellement l'absorbance des Tyr (selon leur nombre et leur accessibilité) que l'on mesure quand on mesure l'absorbance à 295 nm. |
Figure ci-dessous : spectres d'absorbance d'ADN simple brin à différents temps (5 à 180 min) d'exposition à des radiations ultra-violettes. Source : Veligura et al. (2005) "UV induced ds(ss)-DNA damage: optical and electrical recognition" BMC Plant Biology 5, S32
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Nucléotide | λmax (nm) à pH 7 | εM (M-1.cm-1) |
5' dAMP | 259 | 15400 |
5' dCMP | 271 | 9100 |
5' dGMP | 252 | 13700 |
5' dTMP | 267 | 9600 |
5' UMP | 262 | 10000 |
a. Une solution d'un composé X à 2 % transmet 75 % de la lumière incidente à une longueur d'onde donnée. Calculer l'aborbance de cette solution et εM du composé X. b. Les protéases à sérine comme l'élastase
contiennent 11 tyrosines dont 10 sont accessibles au solvant à pH 7. Une solution d'élastase 50 µM a une absorbance de 0,7 à pH 7.
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